DGTM GUYANE

Energies renouvelables en Guyane

publié le 1er mars 2013 (modifié le 14 avril 2017)

La répartition de la production électrique en 2010 est issue pour 56% de l’hydraulique via le barrage de Petit Saut, de 0,9% par le solaire photovoltaïque et de 0,3% par la biomasse. La dépendance aux hydrocarbures est donc clairement visible dans la production d’électricité au travers du taux de couverture de 43% par les centrales thermiques.

La production d’EnR doit être abordée avec deux axes :

  • L’utilisation de tous les potentiels de production d’énergie renouvelable pour établir un mix énergétique de production d’électricité, afin de garantir la fiabilité dans le temps et la meilleure exploitation des gisements et d’accéder à une certaine autonomie énergétique.
  • La production et l’utilisation de biocarburants pour répondre aux besoins du secteur des transports.

Par ailleurs, la situation de la Guyane est particulièrement marquée par la dichotomie de son système d’électrification :

  • Sur le littoral : un réseau Haute Tension et des moyens de production centralisés de Cayenne à Saint-Laurent ;
  • Dans l’intérieur (Sud et Est) : les bourgs des communes disposent d’un petit réseau et de groupes électrogènes, des villages isolés sont en cours d’électrification par énergies renouvelables (environ une dizaine), et des écarts possèdent une électrification individuelle (groupes électrogènes ou parfois solaire) car souvent hors concession EDF et difficilement aménageables par les communes.

La Guyane dispose d’un gisement en énergie renouvelable intéressant de par sa variété et sa quantité exploitable, un atout pour le développement énergétique.

Gisement solaire en Guyane (Photovoltaïque et solaire thermique)

L’énergie solaire thermique et photovoltaïque bénéficie de conditions favorables et se développent prioritairement dans les régions qui possèdent un fort ensoleillement.

Le gisement solaire moyen annuel de la Guyane s’élève à 1222 kWh/m²/an. A titre d’indication, il est de 1492 kWh/m²/an pour la Réunion et respectivement de l’ordre de 1452 kWh/m²/an et 1432 kWh/m²/an pour la Martinique et la Guadeloupe. Les installations situées sur le littoral auront tendance à produire d’avantage que les chiffres indiqués (environ 10% de plus).
Notons qu’au cours de ces vingt dernières années, 1 MW photovoltaïque a été installé sur le territoire pour alimenter des sites isolés.

Le potentiel de production en photovoltaïque pourrait représenter près de 40 MW d’ici 2020 et 100MW en 2030. Le solaire thermique possède pour sa part, un fort potentiel de développement notamment en bénéficiant de l’accroissement de la construction, notamment de logements collectifs et de primes incitatives pour l’installation dans l’existant.

Gisement hydroélectrique en Guyane

L’énergie hydroélectrique en Guyane s’appuie sur un réseau hydrographique particulièrement favorable : une ressource abondante, des débits importants et la présence de sauts.
Deux types d’installations sont possibles :

  • Des centrales de type « au fil de l’eau » (ex. : centrale Voltalia à Saut Mama-Valentin à Mana), disposant d’une capacité limitée (de l’ordre de 5 MW) ;
  • Des installations de plus grande capacité à l’image du barrage de Petit-Saut qui supposent l’ennoiement de surfaces importantes par la création d’une retenue d’eau.

Une étude de potentiel, réalisée dans le cadre du SDAGE, a permis d’identifier une soixantaine de projets potentiels. Le potentiel productible supplémentaire est évalué à 150 MW en 2030.

Par ailleurs, les courants des grands cours d’eau de la région pourraient contribuer à développer des solutions de type hydrolienne.

Gisement biomasse en Guyane

Des études menées par l’ONF et le CIRAD (2007) ont permis d’identifier les différents gisements exploitables notamment issus :

  • des défriches agricoles à des fins de constructions immobilières,
  • des déchets d’exploitation forestière (ouverture de pistes),
  • des déchets de scieries,
  • de l’exploitation forestière de bois-énergie en complément du bois d’œuvre,
  • de l’exploitation de forêts à vocation énergétique.

Cette diversité de gisements fait la filière biomasse une filière d’avenir pour le territoire créatrice d’emplois présentant un débouché pour le traitement des déchets issus des scieries et des défriches agricoles et à des fins de constructions.

Ainsi selon ces premières investigations l’évaluation des gisements potentiels de biomasse (bois) avoisine plus de 700 000 m3 par an (correspondant à une capacité de production de 40 MWe).

L’exploitation des gisements de biomasse est aujourd’hui limitée par certaines contraintes :

  • les contraintes de garantie d’approvisionnement,
  • la gestion des stocks
  • les contraintes économiques (coûts de production, de faibles des rendements, tarifs d’achat de l’électricité produite faibles),
  • les difficultés de transport,
  • l’impact environnemental d’une mauvaise exploitation de la forêt (dans le cadre de l’exploitation du bois ou de la défriche agricole) à des fins énergétiques.

Gisement éolien en Guyane

Le régime venteux de la Guyane est modeste mais régulier. Le gisement éolien est circonscrit sur la bande littorale. Un premier projet de fermes éoliennes à Matiti a été retenu dans le cadre d ’un appel d’offre national pour une puissance installée de 9 MW et devrait se concrétiser dans les prochaines années. D’autres projets pourraient voir le jour.
Le Schéma Régional Eolien (SRE) annexé au SRCAE a permis de mieux définir le potentiel de cette ressource (évaluer entre 30 et 100 MW) et les zones favorables à son développement. Une étude complémentaire pourrait s’avérer pertinente afin d’évaluer le potentiel éolien en mer.

Les autres gisements

Géothermie

La géothermie n’est pas une ressource pertinente pour la Guyane de part sa géologie.
 
Les énergies marines
Les côtes guyanaises sont caractérisées par de faibles profondeurs et un envasement naturel très fort limitant d’autant l’usage de l’énergie marine. En effet, ces énergies peuvent mobiliser la force de la marée, de la houle, des vagues, des courants marins ou encore de la différence de températures entre les grands fonds et la surface. Ce potentiel reste à évaluer.

Déchets ménagers :

Le gisement des déchets en Guyane est estimé au global à 110 00 tonnes d’ordures ménagères et 25 000 tonnes de déchets industriels banals (DIB). La quantité moyenne de déchets d’ordures ménagères est, quant à elle, évaluée à 365 kg/hab./an (moyenne nationale : 425 kg/an/hab.).

Au regard du gisement global des déchets, les politiques de traitement et de valorisation des déchets suggère un fort potentiel de valorisation organique et énergétique (compost, biogaz, production d’électricité, etc.). Toutefois, à ce jour le potentiel n’est pas mobilisé du fait de la faible quantité d’unités de stockage, de tri et de traitement des déchets valorisables.