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Milieux naturels et paysages

Les poissons migrateurs

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publié le 8 septembre 2015 (modifié le 25 juillet 2017)

La Guyane possède une richesse aquatique importante, incluant quinze espèces de poissons migrateurs connues à ce jour. Ces poissons, au cycle de vie spécifique, passent une partie de leur vie en eau douce et une autre en eau marine. Peu connues, ces espèces sont peu ou mal protégées. C’est pourquoi, une étude menée par le MNHN et l’Agence française pour la Biodiversite (AFB - ex ONEMA) en 2013 et 2014 a permis de mieux appréhender ces espèces et leur écologie.

  Les migrateurs

Pêche à l'épuisette en grand format (nouvelle fenêtre)
Pêche à l’épuisette

Il existe plus de 400 espèces de poissons d’eau douce et 650 espèces de poissons d’eau de mer en Guyane, parmi lesquelles 15 sont des espèces amphihalines ou diadromes, c’est-à-dire ayant deux phases dans leurs cycles biologiques :

Une phase marine ;
Une phase continentale.

Ces espèces effectuent leur croissance et/ou leur reproduction dans l’un ou l’autre de ces deux milieux.

  L’étude

Un premier travail sur l’état des connaissances sur les poissons amphihalins des DOM a eu lieu en 2013. Il rassemble les connaissances existantes sur ces espèces en termes de biologie, écologie, statut de conservation, et pressions s’exerçant sur les populations. Le document est disponible ici.

De nombreuses inconnues subsistent concernant la biologie des espèces diadromes en Guyane, en particulier :

la reproduction ;
les modalités de dispersion larvaire ;
les modalités de développement larvaire ;
les calendriers de migration ;
l’utilisation des habitats dans les cours d’eau.

Ces informations sont essentielles pour mettre en œuvre des outils de gestion adaptées.

Les poissons migrateurs de Guyane subissent en effet de nombreuses pressions dues principalement à l’activité humaine et à l’aménagement des cours d’eau. La plupart constitue des obstacles à l’écoulement.

Pêche à la senne en grand format (nouvelle fenêtre)
Pêche à la senne

Les migrations obligatoires des diadromes nécessitent la préservation de la continuité écologique le long du cours d’eau. À ce titre, les barrages hydroélectriques dépourvus de passe à poisson constituent un obstacle. Parallèlement, la dégradation physico-chimique des cours d’eau liée à l’exploitation minière, aux rejets domestiques et aux activités agricoles peut représenter un frein au bon déroulement du cycle biologique des migrateurs. Les impacts d’autres activités comme la navigation, la pêche ou le tourisme, restent à être caractérisés.

Du fait des cycles biologiques spécifiques et peu connus des espèces diadromes et du manque de données, il est impossible à l’heure actuelle d’évaluer précisément l’impact des pressions sur les espèces diadromes.

  Suites à donner

Eleotris cf amblyopsis en grand format (nouvelle fenêtre)
Eleotris cf amblyopsis

Afin de pallier à ce manque de données, dans un contexte où le développement de l’hydroélectricité est prévisible, l’ONEMA et le MNHN ont poursuivi cette étude par des travaux d’acquisition de connaissances sur les traits de vie et cycle biologique de 4 espèces : Eleotris amblyopsis, Eleotris pisonis, Awaous tajasica et Megalops atlanticus.

Awaous sp en grand format (nouvelle fenêtre)
Awaous sp

L’étude des phases larvaires et de fréquentation des habitats chez ces 4 espèces a été réalisée. Également, l’analyse de la microstructure des otolithes a permis d’estimer pour la première fois en Guyane la durée de la phase larvaire chez ces 4 espèces. L’analyse élémentaire des otolithes a également permis de valider l’amphidromie chez E. amblyopsis, E. pisonis et A. tajasica. Les résultats semblent indiquer l’importance des eaux de transition pour les 4 espèces étudiées.

Ces travaux étant encore en cours, les résultats finaux de ces études ne sont pas encore disponibles.