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Milieux naturels et paysages

Trame verte et bleue : premiers travaux en Guyane

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publié le 13 août 2014


La trame verte et bleue constitue une problématique émergente en Guyane et les données disponibles sur ce thème restent encore fragmentaires. Néanmoins, le développement démographique et économique du territoire et la révision en cours de nombreux documents d’urbanisme, amènent à proposer des orientations pour une meilleure intégration de ces trames vertes et bleues dans l’aménagement du territoire.

  Une réflexion menée sur le littoral

La route, un obstacle dangereux pour la faune en grand format (nouvelle fenêtre)
La route, un obstacle dangereux pour la faune

Sur la bande littorale, compte tenu du bon état de conservation des milieux naturels, nous pouvons considérer que les activités humaines forment un réseau de poches d’anthropisation au sein d’une "matrice" ou d’un environnement globalement favorable à la biodiversité. L’approche retenue et mise en œuvre à ce jour vise donc à planifier le développement de nouvelles poches d’activités humaines (secteurs agricoles, secteurs artificialisés…) dans les secteurs à moindres enjeux écologiques (d’après les connaissances disponibles) tout en maintenant des connexions entre les différentes zones naturelles.

Il s’agit donc de maintenir les connections écologiques existantes et de minimiser l’isolement à venir des espaces naturels. Il est donc indispensable de maintenir les efforts (1) de caractérisation des zones les plus favorables au déplacement de la faune et (2) d’identifier et de hiérarchiser les enjeux écologiques des secteurs "sous pression" afin de choisir de façon plus éclairée, les zones naturelles à préserver et celles à convertir en zones agricoles ou urbaines.

Cette logique a été retenue dans le cadre des échanges entre le Conseil régional et les services de l’Etat (DEAL et DAAF) ayant conduit à la proposition de révision du Schéma d’Aménagement Régional (SAR) arrêté par le Conseil Régional le 15/01/2014 [1]. Des préconisations en ce sens commencent aussi à être faites pour les documents d’urbanisme communaux.

  Des outils adaptés

La matrice globalement « favorable » évoquée ci-dessus, accueille en réalité, une très grande diversité de milieux naturels (habitats forestiers notamment). Pour éclairer les choix de secteurs géographiques à ouvrir au développement d’activités humaines au sein de cette matrice, les outils de modélisation peuvent être mobilisés.

La cartographie, un outil adéquat.  en grand format (nouvelle fenêtre)
La cartographie, un outil adéquat.
Exemple du SAR

Par exemple, l’utilisation de modèles de distribution d’espèces animales pourrait permettre de proposer des secteurs de grande probabilité de présence, mais aussi les zones potentiellement moins favorables.
Cela permettrait en effet de déterminer les secteurs potentiels à enjeux de conservation mais aussi de servir de base (via l’utilisation de logiciels dédiés) pour la proposition de corridors à conserver pour les espèces ciblées [2].

Les propositions de secteurs à moindre enjeux pouvant accueillir le développement des activités humaines pourraient ainsi être affinés en fonction de ces modélisations.

Pour ce qui est de l’analyse des « obstacles » existants, la cartographie de l’occupation du sol fournit une base précieuse. En outre, une proposition de modélisation des obstacles anthropiques visibles (déforestation, artificialisation, agriculture…) et plus difficilement perceptibles sous logiciel cartographique (chasse…) sur l’ensemble de la Guyane a été proposée [3].

Sur la base de données actualisées, cette méthodologie pourrait être réutilisée pour proposer une cartographie des obstacles aux continuités écologiques en Guyane.

Notons enfin qu’un marché portant sur l’élaboration d’un guide pour la prise en compte de l’environnement dans les documents d’urbanisme en Guyane a été lancé en 2014. Ce guide technique et opérationnel sera destiné en priorité aux élus et techniciens des collectivités ainsi qu’aux bureaux d’études et aux administrations. Son élaboration se fera de façon participative en associant tous les acteurs concernés. Il devra être un outil d’aide à la décision et à l’élaboration des documents d’urbanisme sur les questions environnementales dont celle des trames vertes et bleues. Ce guide sera disponible début 2016.