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Milieux naturels et paysages

Les habitats de la bande côtière

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publié le 21 juillet 2017

  Les savanes

Savane du Petit Cayenne . Biotope en grand format (nouvelle fenêtre)
Savane du Petit Cayenne . Biotope

Quelles soient sèches ou inondées, les savanes de la plaine côtière forment de vastes étendues avec des communautés mixtes d’arbres, d’arbustes et d’herbes dont la composition et la structure sont instables dans le temps et l’espace. Considérées à tort comme pauvres et stériles, elles abritent 16 % de la flore totale de Guyane (plus de 762 espèces de plantes) sur une infime superficie du territoire (0,3%). Elles se concentrent le long de la plaine côtière ancienne, principalement entre Organabo à l’ouest et l’Ile de Cayenne à l’est. On parle ainsi de savanes côtières, qui forment une série quasi continue du Brésil au Vénézuela.

Afin d’assurer leur maintien face aux pressions externes (activités humaines, espèces invasives), un programme de conservation porté au niveau européen dans le cadre du projet LIFE+Cap Dom permet d’inventorier la grande diversité de savanes ) en vue de leur protection. Un site internet leur est dédié : http://www.savanes.fr/

  Les savanes-roches

Savane roche Virginie / DEAL

Les savanes-roches sont des affleurements granitiques mis à nu par l’érosion de surface. Elles peuvent se situer sur la bande littorale dans les savanes ou en altitude sur les inselbergs des hauts reliefs. La végétation y est basse, discontinue et constituée de plantes xérophiles (bien adaptées à la sécheresse de ces sites), comme les Broméliacées et les Orchidées. L’endémisme y est fort et cet habitat fait l’objet d’une attention particulière afin d’en assurer la conservation.

  Les marais sub-littoraux (pripris)

Plaine de Kaw / DEAL en grand format (nouvelle fenêtre)
Plaine de Kaw / DEAL

Situés en retrait de la mangrove, cet habitat peut former de grandes étendues comme la plaine de Kaw ou les pripris de Yiyi. Ils sont le plus souvent constitués d’une végétation herbacée, mélangée à de la tourbe tropicale (« pégasse »), flottant sur une épaisseur d’eau pouvant atteindre plusieurs mètres. Leur flore est dominée par les Cypéracées, les fougères et certaines espèces bien caractéristiques comme le moucou-moucou (Montrichardia arborescens) et le prunier zicaque (Chrysobalanus icaco). L’avifaune est particulièrement riche et, de manière générale, on y retrouve plusieurs espèces emblématiques comme le hoazin (Opisthocomus hoazin) et le caïman noir (Melanosuchus niger).

  Les mangroves

Mangrove / DEAL en grand format (nouvelle fenêtre)
Mangrove / DEAL

Les mangroves sont des forêts caractéristiques des littoraux de la ceinture intertropicale généralement soumis à des apports importants de sédiment. Les mangroves se développent sur des sols périodiquement submergés par des eaux salées ou saumâtres. Soumise au transit des apports de l’Amazone, la mangrove guyanaise est mobile avec des successions de phases de dépôt, de stabilisation et d’érosion des bancs de vase. Sur la côte, la mangrove est principalement composée de palétuvier gris (Langucularia germinans) et palétuvier blanc (Avicennia racemosa) à l’arrière de la formation. Certaines sont permanentes, notamment à l’intérieur des terres, le long des estuaires dans les zones d’influence des marées, avec la présence du palétuvier rouge (Rhizophora spp.). Les mangroves sont un milieu très productif en terme de biomasse, tant dans sa partie aquatique que terrestre. Elles remplissent de nombreuses fonctions écologiques, hydrobiologiques et socio-économiques.

  Les forêts sur cordons sableux

Forêt sur sables blancs / DEAL en grand format (nouvelle fenêtre)
Forêt sur sables blancs / DEAL

Les forêts sur cordons sableux sont situées à quelques kilomètres de la côte sur d’anciennes dunes de sable parallèles à la côte. Ces forêts sont rares et accueillent une flore originale. On estime leur superficie à 5000 hectares. Les cordons sableux témoignent de la fluctuation du trait de côte. Ils sont couverts d’une forêt dite « de chenier » et marquent souvent la limite de grands marais ou de savanes côtières. Le couvert forestier est donc relativement « neuf » avec la présence du cactus cierge (Cereus hexagonus) sur les formations ouvertes des plages et diverses espèces arborés comme le courbaril (Hymenaea courbari), le moni, l’awara ou les ouekos.

  Les forêts sur sables blancs

Forêt sur sables blancs / DEAL en grand format (nouvelle fenêtre)
Forêt sur sables blancs / DEAL

Les forêts sur sables blancs sont rares (0,2% du territoire) et se retrouvent dans le nord-oust de la Guyane, entre Iracoubo et Saint-Jean-du-Maroni. Les arbres sont peu élevés et la forêt abrite de nombreuses espèces rares et peu fréquentes sur le reste du territoire. On y retrouve le mora de Saint-Laurent (Dimorphandra polyandra), le bois rouge (Humiria balsamifera) et Swartia bannia (sans nom vernaculaire connu). On appelle cet habitat, la « forêt silencieuse », du fait qu’elle abrite peu d’animaux. En effet, peu de fruit charnus, source de nourriture, sont développés par les espèces végétales présentes.